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MYTHOLOGIE GRECQUE
ROMANCE
TRAGÉDIE
RÉÉCRITURE DE L’ILIADE
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DE QUOI ÇA PARLE ?
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Ce ne sont encore que des enfants : Patrocle est aussi chétif et maladroit qu’Achille est solaire, puissant, promis à la gloire des immortels. Mais, grandissant côte à côte, un lien se tisse entre ces deux êtres si dissemblables.
Quand, à l’appel du roi Agamemnon, les jeunes princes se joignent au siège de Troie, la sagesse de l’un et la colère de l’autre pourraient bien faire dévier le cours de la guerre… Au risque de faire mentir l’Olympe et ses oracles.
Édition lue : VO. Existe en français aux éditions Pocket sous le titre Le chant d’Achille
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ET J’EN PENSE QUOI ?
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Je sèche tout juste mes larmes au moment de vous écrire cette chronique. Sachez-le, The song of Achilles est jusqu’à présent ma meilleure lecture de 2019. Je n’aurais pu tomber davantage sous le charme de cette réécriture de l’Iliade. Avant de commencer, je voulais remercier Anne-Pauline (dite aussi Api, Anne-Pouline) du blog Apireading, car c’est grâce à l’amour qu’elle porte à ce livre que ce dernier a monté les marches de ma PAL pour s’y trouver en première position. Et aussi un grand merci à Marie du blog Muffins and books et Camille de Méandre littéraire pour me l’avoir offert à mon anniversaire. (MDR j’ai l’impression de faire un discours aux oscars, mais en même temps je pense que, ces derniers jours, j’ai vécu un immense moment de lecture. De ceux qui vous marquent. À vie.)
Bref.
Commençons.
Le chant d’Achille de Madeline Miller, c’est donc une réécriture du mythe d’Achille et de l’Iliade d’Homère. C’est une histoire assez fondamentale qui a inspiré beaucoup, beaucoup, d’auteurs. On y retrouve le socle d’énormément de récits d’aventure et de quête (La légende du roi Arthur, Le Seigneur des Anneaux, entre autres). J’avais étudié ce texte lorsque j’étais en prépa, et même si j’avais trouvé cela intéressant, le manque de sensibilité et d’humanité des vers d’Homère m’avait gênée.
Ici, c’est tout l’inverse. Chaque phrase transpire de sentiments, qu’ils soient positifs ou négatif. Les grandes figures de la mythologie s’animent comme par magie sous la plume de l’autrice, et on se prend à rire aux blagues d’Ulysse, à éprouver de la peine pour certains dieux, et à tomber amoureux d’Achille et Patrocle. Madeline Miller a réussi à dépoussiérer d’une main de maître ce mythe vu et revu, et à lui donner une nouvelle dimension à fleur de peau, au bord de la déchirure à chaque tournant de page.
Et ce qui, je trouve, apporte tout son sens au livre, c’est que l’histoire est racontée du point de vue de Patrocle. De l’exilé. De celui dont personne ne veut mais qui se retrouve être la personne la plus importante dans la vie du meilleur des Grecs, Achille. Patrocle, c’est le faible d’Homère, mais le héros de Madeline Miller. Il nous happe dans ses sentiments, dans son histoire, et nous montre Achille sous un jour plus humain. J’irais jusqu’à dire que Le chant d’Achille n’est pas un livre sur Achille, mais sur Patrocle, ce compagnon qui l’a protégé des autres et de lui-même tout au long de sa vie. Et c’est merveilleux.
Bien entendu, le corps du récit s’articule autour de la relation entre Achille et Patrocle. Leurs ententes, leurs désaccords, mais aussi et surtout leur indéfectible fidélité l’un à l’autre. J’ai été guidée à travers des nuances indéfinissable de sentiments au fur et à mesure que je les voyais grandir. Joie, colère, incompréhension, appréhension, espoir, défaite, victoire… L’écriture de Madeline Miller est aussi belle que cruelle, et on ne ressort pas indemne de cette lecture. Elle arrive à nous surprendre et nous retourner de la première à la dernière page sans tomber dans le pathos. L’histoire d’Achille et Patrocle est éternelle, car on s’y retrouve tous d’une manière ou d’une autre, mais on se sent presque comme trop curieux, en trop. On aimerait les laisser à leurs amours, éloigner ce destin tragique qui leur est promis, les protéger à tout prix. Car, finalement, cette histoire leur appartient. Pleinement. Et pour toujours.
Je ne peux que vous conseiller de la découvrir. J’en ai encore le cœur plein de larmes, et pourtant gonflé d’un sentiment de joie doux-amer, comme une figue. Un livre qui rentre au panthéon de mes one-shot favoris et que je compte lire, relire, jusqu’à être ivre de cette histoire d’amour, de guerre et d’honneur.
« Name one hero who was happy. »
I considered.
« You can’t. » He was sitting up now, leaning forward.
« I can’t. »
« I know. They never let you be famous AND happy. » He lifted an eyebrow. « I’ll tell you a secret. »
« Tell me. » I loved it when he was like this.
« I’m going to be the first. » He took my palm and held it to his. « Swear it. »
« Why me? »
« Because you’re the reason. Swear it. »
« I swear it, » I said, lost in the high color of his cheeks, the flame in his eyes.
« I swear it, » he echoed.
We sat like that a moment, hands touching. He grinned.
« I feel like I could eat the world raw.”
We were like gods at the dawning of the world, and our joy was so bright we could see nothing else but the other.
I could recognize him by touch alone, by smell; I would know him blind, by the way his breaths came and his feet struck the earth. I would know him in death, at the end of the world.
J’ai beaucoup aimé Circé 🙂 Et même si je connais pour le coup de destin de ces deux héros, j’ai bien envie de me lancer. L’auteur n’est pas tendre avec ses personnages, principaux comme secondaires. Dans Circé, j’avais l’impression que personne n’avait grâce à ses yeux mis à part son héroïne et quelques protagonistes à la fin. Mais ça ne m’a pas empêché de bien aimé cette lecture. J’ai trouvé ça « réinterprétation » vraiment magnifique. Donc je pense aimer aussi Achille.
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J’ai très envie de lire Circé aussi ! Et oui, l’autrice dépeint les personnages et leurs actions avec parfois une cruauté assez sévère. Mais c’est en partie ce qui fait la profondeur du récit, je trouve 🙂
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oooh, pour moi aussi, c’est une des meilleures lectures de 2019 ! J’étais tellement remuée à la fin…
C’est exactement ce que tu dis : l’autrice arrive à nous connecter aux personnages, alors qu’Homère s’intéressait aux faits. Et comme je connaissais l’illiade, je sentais le destin se resserrer sur Achille et Patrocle…
J’ai hâte de lire Circé, est-ce que tu l’as lu ?
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Oui c’est hallucinant de beauté… Et noooon je n’ai pas lu Circé mais il est dans ma PAL et clairement il ne va pas y faire long feu ahah ! Je pense le lire pendant mes congés de Noël, histoire de pouvoir pleurer au calme…
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