Adèle, licorne malgré elle – Ludivine Irolla

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Adèle, licorne malgré elle // roman illustré
Ludivine Irolla // Poulpe Fictions // 9,95€
Humour // Leçon de vie // Acceptation de soi // Regard des autres

Excellente lecture !

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De quoi ça parle ?

Adèle est un cheval presque comme les autres : elle est née avec une corne sur la tête, mais dans la ferme où elle habite, aux côtés de Toto la tortue à deux pattes et du chien aveugle, personne ne fait attention à cette particularité. Tous ces animaux issus de refuges ont été recueillis par Norbert, fermier au grand cœur, qui vit seul avec sa fille, Julie. La vie souriait déjà particulièrement aux Bontemps, quand Norbert gagne le plus gros prix à la loterie. Leur réussite finit par attirer les convoitises, on cherche à quoi elle pourrait tenir. C’est un enfant qui découvre le pot aux roses : Norbert abrite (sans le savoir) une licorne, évidemment responsable de leur bonheur ! La licorne nie : elle est un cheval normal et est en plus anti-magie !

#leslicornesnexistentpas #bonheurparfait #coïncidence

Et jen pense quoi ?

J’en pense que ça fait un bien fou de voir que les auteurs jeunesse comme Ludivine arrive à adopter un ton léger tout en réussissant à véhiculer des messages forts.
J’en pense que j’ai adoré Adèle, cette impétueuse licorne fan de Veyoncé et de fraises, ainsi que tous les animaux de la ferme dans laquelle elle vit sereinement (et le fermier, aussi, trop touchant. Sa fille quant à elle, mh, j’ai eu un peu de mal, mais je pense que c’était voulu !)
J’en pense que ce petit roman de 168 pages a plus d’épaisseur que certaines briques. Et je vais vous dire pourquoi de ce pas.

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Tout d’abord, on appréciera toutes les références à la pop-culture et à l’univers « geek » que Ludivine a mises sur le chemin du lecteur. C’est bête à dire, mais c’est comme si la distance lecteur / auteure s’effaçait, comme si on se retrouvait à être deux copines se faisant des private jokes. J’ai adoré ce sentiment, et je pense que je l’aurais adoré à 12 ans aussi. Là, on touche à un des points les plus importants de ce livre : l’auteure ne cherche pas à parler « d’jeunes » (ça s’écrit bien comme ça ?), à sur-expliquer les choses et placer moult panneaux « regardez je suis une auteure jeunesse je parle votre langue WESH ALORS ». Non, là, c’est d’un naturel fou, ça glisse, ça sonne juste, et le plus impressionnant c’est que ça parle à plusieurs générations. Énorme bon point, donc, pour l’écriture.

L’histoire en elle-même est somme toute assez attendue. Une licorne qui ne sait pas qu’elle en est une va se retrouver sous le feu des projecteurs de gens qui veulent lui prouver que, si si, elle sent la fraise et pète des paillettes. Mais ce qui donne toute sa profondeur à cette intrigue, ce sont les thèmes abordés, et la candeur avec laquelle le personnage principal (donc Adèle la licorne le cheval bizarre) voit le monde.

Et c’est cette candeur qui fait qu’au final, le message passe. Parce qu’Adèle ne comprend pas pourquoi tout le monde s’acharne à lui coller l’étiquette de « licorne ». Qu’est-ce que ça change qu’elle soit un cheval ou une licorne ? Hein ? Elle est heureuse dans sa vie, tout va pour le mieux. Mais non, il faut que les gens du village (aka LA SOCIÉTÉ MODERNE [t’as la ref ou je suis trop vieille ?]) se mêlent de tout parce que, bon, c’est vrai qu’avoir une licorne dans les parages ça facilite un peu la vie.
« Le fermier et sa fille ils ont trop de chance non ?
– Ouai t’as raison Micheline c’est grave louche, c’est pas normal, allez viens on va mettre notre nez dans leurs affaires.
– Ouaaaiiiiii ! »
Et, dans ce roman comme dans la vie, à partir du moment où les autres s’immiscent dans ce qui ne les regarde pas, tout part en cacahuète… nous y compris. Et c’est franchement re-lou ! Occupe-toi de tes oignons Micheline non d’une piiiiipe !

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Sans trop vous en révéler, Adèle, licorne malgré elle propose au lecteur une fable moderne qui met en lumière les interactions sociales et leurs répercussions sur notre caractère et notre rapport aux autres, qu’elles soient positives ou négatives. Jalousie, prétention, mépris, tristesse, égoïsme, générosité, amour, partage, acceptation de soi… Tant de choses sont abordées en si peu de pages qu’il m’a fallu une relecture pour en capter toutes les subtilités. Et franchement ça n’arrive pas souvent !

Le seul petit bémol que j’ai trouvé (et j’ai cherché longtemps), c’est peut-être les illustrations, dont le style ne m’a pas vraiment parlé. Mais je chipote.

En bref, un excellent livre jeunesse qui divertit et fait réfléchir. On rit, on s’émeut et on en redemande !

3 commentaires sur « Adèle, licorne malgré elle – Ludivine Irolla »

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