I shot a man in Reno, just to watch him die

Imaginez-vous les grandes plaines américaines. Un ranch au loin, perdu au milieu des champs de blé dorés. Ca y est ? Vous êtes assis(e) sur un rocking chair et vous vous laissez emporter par la brise légère, un verre de whiskey à la main, pensant à votre âme sœur en chantonnant “If i gave you my hand would you take it and make me the happiest man in the world ? “ (Would you go with me, Josh Turner). Ca, c’est la version gentillette qu’on retrouve dans les comédies romantiques américaines #ohcowboys.  Mais il y a aussi et surtout la country dénonciatrice, celle que les détenus d’une prison californienne chantent et clament en brisant des pierres en même temps que leur dos. La musique de(s) vie(s) quotidienne(s).

Celle de Johnny Cash. Parce que, oui, parler de country sans le citer est une pure hérésie. On pourrait s’attarder des pages entières, focalisons nous surtout sur l’album Live at Folsom Prison. En 1968, c’est  devant un public de criminels et délinquants qu’il joue. S’enchainent des chansons traitant des conditions de vie des prisonniers, de meurtres assumés et de l’aide divine. Le tout sur des rythmes presque sortis des champs de coton, Johnny Cash, sa guitare et son harmonica font parler la country aux noms des reclus de la société. Mélange de cultures et classes sociales, c’est une musique métissée que l’on vit. Les chansons sont toutes inspirées de lettres des prisonniers de Folsom, relatant leur méfaits, leurs regrets éventuels et leurs doutes certains. Exemple avec des vers choisis de Cocaine Blues :

“Early one mornin’ while makin’ the rounds

I took a shot of cocaine and shot my woman down

[…]

Shot her down cause she made me slow

I thought I was her daddy but she had five more.

[…]

The judge he smiled as he picked up his pen

Ninety nine years in the Folsom pen

Ninety nine years underneath that ground

I can’t forget the day I shot that bad bitch woman down”

Applaudissements et rires. Osmose entre l’homme en noir, son texte et son public. Certains détracteurs diront que les cris ont été rajoutés en post-production. Qu’ils continuent de croire.

Vous pourrez aussi trouver sur cet album des chansons plus légères comme Flushed from the bathroom of your heart ou encore des textes plus sérieux touchant à la foi intense propre à la culture américaine.

Finalement, cet album, ainsi que Johnny Cash en général, il faut l’écouter avec une clope, et plonger dans une musique et des textes qui vous envoient en pleine gueule des histoires touchantes et des vies torturées.

”Of emotions, of love, of breakup, of love and hate and death and dying, mama, apple pie, and the whole thing. It covers a lot of territory, country music does. ”

Johnny Cash

2 commentaires sur « I shot a man in Reno, just to watch him die »

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